La Chapelle royale de Versailles. Le dernier grand chantier de Louis XIV
Auteur(s)
Alexandre Maral
Préface de
Jean-Pierre Babelon
Parution
2011
Nombre de pages
392
Dimensions
240 x 320 mm
Nombre d'illustrations
869 dont 350 en couleurs
Type d'ouvrage
Relié sous jaquette
Édition
Arthena
ISBN
978-2-903239-46-6
Prix public
99,00 €
La Chapelle royale de Versailles. Le dernier grand chantier de Louis XIV
Arthena
Théâtre de la dévotion royale, cadre privilégié de la vie de cour, la chapelle royale du château de Versailles occupe aussi une place importante dans l’histoire de l’art pour son architecture, sa décoration et son mobilier. Malgré une abondante bibliographie concernant Versailles, seul le recueil de Pierre de Nolhac, publié en 1912, a, jusqu’à présent, fourni la reproduction du décor peint et sculpté. L’édifice fut par ailleurs mal jugé par plusieurs générations d’historiens de l’art, qui y virent l’affirmation d’un art ultramontain aux dépens des traditions de l’école française et l’affaiblissement du grand style louis-quatorzien. À l’écart du parcours de visite du château, la chapelle royale de Versailles, superbe illustration du génie de Jules Hardouin-Mansart, reste encore aujourd’hui injustement méconnue. Attendu de longue date, le présent ouvrage la révèle enfin intégralement au public.
Avant d’être inauguré en 1710, le somptueux édifice que nous connaissons a fait l’objet d’une lente élaboration, dont les quatre chapelles qui l’ont précédé ont marqué les principales étapes, outre les nombreux projets envisagés dès les années 1680. D’abondantes sources constituées de comptes, devis, correspondances, etc., permettent de retracer ce qui fut l’un des chantiers majeurs de Versailles, entrepris dès 1687 et mené à terme par la volonté expresse de Louis XIV, et d’en discerner les enjeux architecturaux. Concepteur de l’édifice, son principal maître d’œuvre, mais aussi, à partir de 1699, son maître d’ouvrage, Hardouin-Mansart fit en effet de la chapelle de Versailles un manifeste d’une architecture moderne et gallicane, référence consciente à l’héritage de la Sainte-Chapelle et à la Colonnade du Louvre, l’une des plus prestigieuses réalisations du règne.
Le décor représenta aussi une entreprise particulièrement ambitieuse, mobilisant une dizaine de peintres, notamment Antoine Coypel, Charles de La Fosse et Jean Jouvenet, et plus d’une centaine de sculpteurs, parmi lesquels des talents aussi brillants et divers que les frères Nicolas et Guillaume Coustou, François-Antoine Vassé, Corneille Van Clève, Robert Le Lorrain ou encore Jules Degoullons et son équipe de sculpteurs ornemanistes. Tous ces artistes donnèrent le meilleur d’eux-mêmes pour concevoir et réaliser un programme iconographique au service de l’énoncé du dogme catholique, illustrant également la fonction royale de l’édifice et reflétant certains débats ecclésiologiques ou doctrinaux.
L’extraordinaire mobilier réalisé pour cette chapelle mobilisa aussi de nombreux talents: en grande partie disparu depuis la Révolution, il est connu par les sources anciennes, et notamment de précieux relevés. Ces derniers concernent notamment les confessionnaux, le prie-Dieu du roi, ainsi que les oratoires en lanterne qui étaient situés de part et d’autre de la tribune royale. D’autres éléments, et non des moindres, subsistent sur place, comme l’admirable buffet d’orgue, installé à un emplacement étonnant et dont le relief du roi David contribue à exalter la fonction sacrale de la royauté.
Constamment entretenue sous l’Ancien Régime, la chapelle royale fut pleinement achevée sous le règne de Louis XV, entre autres par la réalisation des reliefs en bronze des autels latéraux, commandés aux plus grands sculpteurs du temps, Edme Bouchardon et les frères Lambert-Sigisbert et Nicolas-Sébastien Adam notamment. Dès les années 1760, d’importantes modifications affectèrent l’édifice, doté d’une chapelle d’axe dédiée au Sacré-Cœur et privé, au terme d’une vive polémique, du lanternon de sa toiture. Après l’intermède des aménagements révolutionnaires, les deux grandes campagnes de restauration entreprises en 1815 et en 1873 contribuèrent à réaffirmer la vocation cultuelle de l’édifice. Ce dernier est désormais pleinement intégré à l’œuvre de réhabilitation de la résidence royale, comme en témoigne le récent chantier de restitution de l’orgue.
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